1. Nous fournissons plusieurs exemples sur PHDN de telles comparaisons qui permettent à leurs auteurs nazis d’appeler explicitement à l’assassinat des Juifs. Hitler déclare dès 1919 que les Juifs sont des sangsues devant être exterminées. Hitler de nouveau le 3 juillet 1920 compare les Juifs à un parasite, une tuberculose, qu’il faut éliminer. En 1938, le journal des SS, désigne les Juifs comme un peuple de parasites qu’il faudra anéantir totalement. Le 14 mars 1941, le collaborateur français Jean Mamy, dans un appel hystérique à assassiner les Juifs, les compare à des poux, des épidémies, des parasites, des microbes. Le 16 octobre 1941, le Dr. Jost Walbaum, chef du Département de la Santé du Gouvernement (au sein du Gouvernement général — la partie occidendale de la Pologne occupée) de Hans Frank assimile les Juifs à des parasites dont il faut se débarrasser. Le 2 novembre 1941, Goebbels affirmait dans son journal que les Juifs étaient des poux de l’humanité qu’il fallait les exterminer. Le 21 décembre 1941, Alfred Rosenberg compare les Juifs à des parasites et des bacilles qu’il faut anéantir radicalement. Le 22 février 1942, Hitler confie à des proches que les Juifs sont un bacille à éliminer. Le 10 mai 1942, le directeur du Deutsche Arbeitsfront, Robert Ley déclare dans un discours que les Juifs sont des poux qu’il ne suffit pas de déplacer mais qu’il faut anéantir. Le 24 avril 1943, Himmler déclare à un parterre de SS, que les Juifs sont éliminés comme des poux. En mai 1943, Hitler assimile une fois encore les Juifs à des parasites qu’il faut exterminer. Le 4 octobre 1943, dans un célèbre discours à Posen, Himmler mentionnant explicitement qu’il fait exterminer les Juifs en les tuant, le justifie en expliquant qu’il extermine un bacille. L’historien Johann Chapoutot a produit un excellent article sur le discours sanitaire nazi et ses liens avec le génocide des Juifs, «Éradiquer le typhus: imaginaire médical et discours sanitaire nazi dans le gouvernement général de Pologne (1939-1944)», Revue Historique, no 669, janvier 2014, en ligne sur PHDN. Il est précédé par un article fondamental de Alexander Bein, «„Der jüdische Parasit". Bemerkungen zur Semantik der Judenfrage», Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte, vol. 13 no. 2, avril 1965. Une version en anglais de cet article existe: Alexander Bein, «The Jewish Parasite: Notes on the Semantics of the Jewish Problem, with special Reference to Germany», Leo Baeck Institute Yearbook, vol. 9 no. 1, 1964. 2. «Das schaffende und das parasitäre Prinzip», Deutschland ordnet Europa neu — Dieser Krieg ist ein weltanschaulicher Krieg — Sinn und Wesen nationalsozialistischer Feiergestaltung — Schulungsgrundlagen für die Reichsthemen der NSDAP für das Jahr 1941/42, Der Beauftragte des Führers für die Überwachung der gesamten geistigen und weltanschaulichen Schulung und Erziehung der NSDAP, Berlin : W. Limpert, 1942, p. 45-46. Cité par Walther Hofer, Der Nationalsozialismus Dokumente 1933-1945, Frankfurt am Main: Fischer Taschenbuch Verlag, 1982, p. 279-280. (1ère éd. 1957). Traduction française dans Walther Hofer, Le national-socialisme par les textes, traduit de l’allemand par G. et L. Marcou, Paris: Plon, 1962, p. 299. 3. Cité par David Bankier, «The Use of Antisemitism in Nazi Wartime Propaganda», dans Michael Berenbaum et Abraham J. Peck (éditeurs), The Holocaust and History. The Known, the Unknown, the Disputed and the Reexamined, Indiana University Press, 1998, p. 49. Hitler ajoutait: «Il importe peu que nous utilisions des armes humaines. Du moment qu’elles nous accordent la liberté, elle sont justes pour notre conscience et aux yeux de Dieu». On trouve assez facilement la version originale de ce discours. Le passage cité s’inscrit dans une dénonciation explicite des Juifs avec appels à la violence la plus sanglante. Voici ce passage: «Helfen kann nicht der jüdische Sowjetstern, sondern einzig und allein die Hakenkreuzfahne! Es gibt zweierlei Dinge, die Menschen zu vereinigen vermögen: gemeinsame Ideale, gemeinsame Gaunerei! Wir haben das große germanische Ideal auf unsere Fahne geschrieben jund werden um dasselbe bis zum letzten Blutstropfen zu kämpfen wissen!» («Aucune aide ne peut-être attendue de l’étoile soviétique juive, mais seulement du drapeau à croix gammée! Il y a deux choses qui peuvent unir les gens: les idéaux partagés, la criminalité partagée! Nous avons inscrit le grand idéal germanique sur notre drapeau et nous saurons nous battre pour lui jusqu’à la dernière goutte de sang!»), cité par Eberhard Jäckel et Axel Kuhn (éd.), Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905–1924, Stuttgart: Deutsche Verlags-Anstalt, 1980, p. 960. Le second passage cité est le suivant: «Mag diese Waffe human sein oder nicht! Schafft sie uns die Freiheit, sie ist recht vor unserem Gewissen und vor unserm Herrgott!» (ibid.). On trouve ces passages publiés dès 1923 sous la plume d’Hitler lui-même qui fait paraître une première autobiographie en utilisant un prête-nom, Adolf-Victor von Koerber, Adolf Hitler. Seine Leben und seine Reden, Munich: E. Boepple, 1923, p. 72. Le fait qu’Hitler a sélectionné lui-même de tels passages comme représentatif n’est pas anodin. Notons encore qu’ils sont rapidement relevés et traduits en langue anglaise puisqu’on les trouve traduits au plus tard en 1942 (Norman H. Baynes, The Speeches of Adolf Hitler, April 1922–August 1939, vol. I, London: Oxford University Press, 1942, p. 75). 4. Politische Aussprache. Führungsunterlagen Folge 3. Herausgeber: Nationalsozialistischer Führungsstab der Wehrmacht, [septembre 1944], p. 55-56, cité par Max Weinreich, Hitler et les professeurs: le rôle des universitaires allemands dans les crimes commis contre le peuple juif; traduit de l’anglais et de l’original yiddish par Isabelle Rozenbaumas, Paris: les Belles lettres, 2013, p. 301. Traduction légèrement revue par nos soins d’après l’original en allemand qui figure en fac-similé p. 356. Max Weinreich a fait paraître son travail en 1946 (Hitler's professors, the part of scholarship in Germany's crimes against the Jewish people, New York: Yivo, 1946 [2e édition, New Haven: Yale University Press, 1999]). Il avait réuni une documentation accablante sur l’implication d’intellectuels allemands dans l’élaboration de, et la collaboration à, l’idéologie nazie. Le caractère pionnier de cette documentation (bien connue d’Alexander Bein) a été reconnu tardivement. 5. Voir la citation complète et les références sur PHDN.

Un exemple de conception nazie du monde

Les Juifs comme parasite des peuples: à exterminer


L’idéologie nazie présente certes une conception raciale du monde, mais plus encore sanitaire. Cette conception a été exposée dans de nombreux documents. La désignation par les nazis des Juifs comme «parasite, bacille, tuberculose, poux, typhus» est à la fois un poncif et une façon d’exclure radicalement les Juifs non seulement de la société, de la nation, des nations, mais surtout de l’humanité1. C’est un moyen rhétorique et pratique de suggérer, avant de l’affirmer clairement, que la seule solution est radicale, à savoir l’éradication, l’extermination (voir bibliographie, ci-après).

Les deux exemples qui vont suivre, l’un émanant des services de la propagande d’Alfred Rosenberg en 1942, l’autre des services de propagande de la Wehrmacht en 1944 se font écho et s’éclairent mutuellement. Les Juifs y sont présentés comme un parasite radicalement nocif. La même pensée y est à l’œuvre pour justifier in fine la nécessité absolue d'exterminer ce parasiste.

Le premier exemple est tiré d’une brochure publiée en 1942 par les services d’Alfred Rosenberg, idéologue officiel du parti nazi, «délégué du Führer pour la supervision de l’ensemble de la formation et de l’éducation spirituelle et idéologique du Parti». Même si le «parasite» dont il est question n’est pas explicitement désigné, il est clair qu’il s’agit, dans l’esprit de son auteur, des Juifs (le 21 décembre 1941, Alfred Rosenberg comparait explicitement les Juifs à des parasites et des bacilles qu’il fallait anéantir radicalement), ce que notre second exemple, explicite, achève de démontrer tant la phraséologie est proche de la prose produite par les services de Rosenberg.

Voici comment les services de Rosenberg présentent le sort à réserver aux parasites des peuples en 1942:

«Le principe créateur et le principe parasitaire

Les méthodes de recherche historique employées jusqu’ici ne sont plus suffisantes pour l’étude de telles différences raciales. Nous devons nous placer à un point de vue différent, emprunté aux domaines des sciences naturelles. Dans la nature, dans le règne animal et végétal, il existe un principe créateur et un principe parasitaire. Il en est exactement de même dans la vie des peuples. Dès l’origine, ces principes — créateur et parasitaire — ont fait partie intégrante de toute la création et les races et les peuples doivent être considérées comme parties de la création.

Le corps humain est un bon exemple pour illustrer ce genre d’études. Il représente un état hautement organisé de cellules, il est parcouru par des parasites, comme les germes, qui ne sont pas eux-mêmes capables de former un état. Ils peuvent séjourner dans un corps, ils peuvent s’y multiplier, ils peuvent s’y fixer. Ils y secrètent leurs toxines, provoquant ainsi des réactions du corps — que l’on peut très bien comparer aux perturbations, et provenant de causes similaires qui agitent les peuples. Un organisme attaqué doit vaincre les parasites sinon ce sont eux qui le terrasseront. Une fois qu’il les a vaincus, il est de son intérêt d’en débarrasser également son entourage pour éviter toute infection à l’avenir.

Comme lors de la désinfection d’un corps ou d’une pièce contaminés, il n’est pas question, dans une pareille lutte et les mesures qu’elle implique, de prendre en considération des principes humanitaires. Dans ce domaine aussi il convient d’imposer une toute nouvelle façon de voir les choses. Ainsi seulement l’on parviendra à la solution finale qui doit survenir maintenant pour assurer l’existence et la grande mission civilisatrice de notre peuple2 .»

En résumé, un des principaux centres de l’idéologie nazie explique que le racisme ne suffit pas à rendre compte de la différence radicale qui sépare les Juifs des autres. Il faut recourir à la notion de parasite, les Juifs constituant un parasite des peuples, c’est-à-dire qu’ils n’appartiennent plus au genre humain, mais en sont un prédateur sournois. L’humanité et/ou le peuple allemand est comparée à un corps humain infecté, qui doit non seulement se débarrasser du parasite juif, mais s’assurer que ses proches en sont également débarrassés afin de ne pas être de nouveau contaminé. L’alternative est clairement énoncée: si le parasite n’est pas vaincu, il terrassera son hôte. La propagande nazie n’aura de cesse pendant la guerre de présenter «les Juifs» comme une menace vitale contre les Allemands, la fiction du sort funeste prétendument réservé à ces derniers par «les Juifs» servant à justifier la réalité de l’assassinat en masse des Juifs perpétré par les nazis.

Le recours à l’imagerie sanitaire du parasite sert avant tout à tirer la conclusion inévitable: pour se débarrasser de parasites, de poux, on ne les éloigne pas, on ne les déplace pas, on les anéantit, on les extermine. La «solution finale» qui garantira la guérison doit donc faire une totale abstraction des principes humanitaires et être appliquée non seulement au corps malade (le peuple allemand) mais à tous ses voisins. La solution doit être, insiste l’auteur, une totale nouveauté. Se voit ici justifiée, à mots couverts certes, mais sans ambiguïté pour qui prend la peine de lire, la mise à mort collective et en masse des Juifs, à accomplir «maintenant». L’utilisation explicite de cette expression, «solution finale», codée pour désigner ce meurtre dans le champ lexical nazi n’est pas ici un hasard: on décode aussitôt. Le caractère public de ce décodage, de ce genre de discours, loin d’être isolé, suffit à démontrer que la justification de l’extermination des Juifs était de notoriété publique.

C’est aussi une façon pour l’élite nazie d’associer le peuple allemand au crime qui se commet, de lui faire savoir ce qui se commet en son nom, de le «mouiller», de lui signifier qu’il est complice. Il s’agit avant tout de s’assurer que la nation allemande n’aura pas d’autre choix que de combattre sans faiblir, car il n’est rien de plus puissant qu’un lien construit sur un crime, comme Hitler se plaisait à l'affirmer le 1er août 1923: «Il y a deux choses qui peuvent unir les hommes les idéaux communs et la criminalité partagée3».

Avant de présenter le second exemple, nous proposons ci-après la version originale en allemand:

« DAS SCHAFFENDE UND DAS PARASITÄRE PRINZIP

Zur Betrachtung von solchen rassischen Auseinandersetzungen sind die bisherigen Methoden der Geschichtsforschung nicht mehr ausreichend. Es ergeben sich hier andere Perspektiven, die einem naturkundlichen Denken entnommen sind. Genauso wie in der Natur, in der Tier- und auch Pflanzenwelt das schaffende und das parasitäre Prinzip vertreten ist, genauso gilt dies auch für das Völkerleben. Diese Prinzipien, das schaffende und das parasitäre, sind eben von vornherein in allen Teilen der Schöpfung gültig gewesen, und als ein Teil der Schöpfung müssen die Rassen und Völker betrachtet werden.

Ein gutes Beispiel für eine derartige Auseinandersetzung bietet der menschliche Körper. Er stellt einen hochentwickelten Zellenstaat dar, der parasitär z. B. durch Bakterien unterwandert wird, die selbst nicht in der Lage sind, einen Staat zu bilden. Sie können in einem Körper wohnen, sie können sich dort vei:mehren, an bestimmten Stellen festsetzen. Sie sondern dort ihre Gifte ab und führen damit zu Reaktionen des Körpers, die mit inneren Vorgängen im Völkerleben, die aus ähnlichen Gründen stattfinden, sehr gut verglichen werden können. Ein so befallener Körper muß die eingedrungenen Parasiten überwinden oder er wird von ihnen überwunden. Hat er sie überwunden, so muß er ein Interesse daran haben, auch seine Umgebung von ihnen zu säubern, um eine Infektion für die Zukunft zu verhindern.

Bei derartigen Auseinandersetzungen und Vorgängen können humanitäre Grundsätze überhaupt nicht herangezogen werden, ebensowenig wie bei einer Desinfektion eines Körpers oder verseuchten Raumes. Es muß hier ein vollständig neues Denken Platz greifen. Nur ein solches Denken kann wirkfich zu der letzten Entscheidung führen, die in unserer Zeit fallen muß, um die große schöpferische Rasse in ihrem Bestand und in ihrer großen Aufgabe in der Welt zu sichern.»

Notre second exemple est tiré d’un livret d’instructions destiné à la Wehrmacht, émanant de «l’état-major national-socialiste de la Wehrmacht», paru en septembre 1944. Il reprend la même phraséologie sans s’embarrasser de périphrases (ce sont bien les Juifs que recouvrent le vocable et le concept de « parasites », ce dont il était de toute façon difficile de douter dans le cas précédent) pour en tirer cette fois explicitement et brutalement les conséquences:

«On trouve encore parmi notre peuple des gens qui ne sont pas intimement convaincus quand nous parlons de l’extermination (Ausrottung) des Juifs dans notre espace vital. Il nous a fallu trouver parmi nous la force de caractère et l'énergie du plus grand homme apparu dans notre peuple depuis mille ans afin d'arracher l’imposture juive qui nous aveuglait.

La Ploutocratie juive et le communisme juif pourchassent le peuple allemand qui a fui leur esclavage.

Les Juifs espèrent nous contraindre à une vie d’esclaves afin de prospérer sur sur notre dos en parasites et de nous exploiter. La forme de vie saine de notre peuple se révolte contre la forme la forme de vie parasitique du Juif.

Qui, dans ce combat, peut encore invoquer la pitié, l’amour du voisin, et ainsi de suite? Qui croit encore dans la possibilité d’améliorer un parasite (un pou, par exemple) ou de le convertir? Qui pense qu’il existe un moyen de trouver un compromis avec un parasite? Nous n’avons qu’un seul choix : nous laisser dévorer par le parasite ou l’anéantir (vernichten).

Le Juif doit être anéanti (vernichtet) partout où nous le trouvons.

Ce faisant, nous ne commettons pas un crime contre la vie, mais nous servons sa loi de la lutte pour la vie; une loi qui se dresse toujours contre tout ce qui est hostile à une vie saine. Ainsi notre combat sert la préservation de la vie.

La victoire allemande – la victoire de l’ordre dans la création4.»

On constate aisément que la propagande à destination des soldats allemands reprend la structure rhétorique des services de Rosenberg dont il s’inspire intégralement. Les euphémismes transparents («vaincre les parasites», «débarrasser son entourage», «désinfection», «toute nouvelle façon de voir les choses», «solution finale») du premier texte sont explicités: il faut «anéantir», «exterminer» le parasite juif «où qu’il se trouve».

La justification est identique, et classique dans la rhétorique antisémite nazie: c’est le fantasme, le mensonge absolu d’une menace radicale, vitale que ferait peser l’existence même des Juifs sur le peuple allemand (selon des modalités évidemment protéiformes, naturalistes, sanitaires, raciales, politiques, économiques, etc.) qui rend absolument nécessaire l’extermination des Juifs.

La dette envers Rosenberg apparaît encore plus clairement dans le passage relatif à l’impossibilité «d’améliorer un parasite (un pou, par exemple)». Il renvoit à la déclaration, déjà mentionnée, de Rosenberg du 21 décembre 1941, reprenant un célèbre passage de Paul de Lagarde, expliquant «[qu]’on ne traite pas avec des trichines et des bacilles. Les trichines et les bacilles, on ne les éduque pas, on les anéantit aussi rapidement et aussi radicalement que possible5.»

L’image du parasite considérée comme correspondant à une réalité est une fantasmagorie haineuse, chimère antisémite élaborée par les nazis afin d'autoriser le passage à l’acte du meurtre de masse. Ces documents prétendent fournir une raison au massacre, retournant avec perversité en acte de vie un acte de mort. Ils disent surtout sans la moindre ambiguïté, pour le premier que le massacre doit avoir lieu, et pour le second qu’il a effectivement lieu.

Nous proposons ci-après la version originale en allemand du livret de la Wehrmacht:

«Es gibt heute noch in unserem Volk Menschen, die innerlich nicht ganzsicher sind, wenn wir von der Ausrottung der Juden in unserem Lebensraum reden. Bei uns bedurfte es der Charakterstärke und Tatkraft des größten Mannes unseres Volkes seit 1000 Jahren, um das jüdische Blendwerk vonunseren Augen zu reißen.

Jüdische Plutokratie und jüdischer Kommunismus sind auf der Jagd nach dem seiner Sklaverei entsprungenen deutschen Volk.

Der Jude will uns zu einem Sklavenleben zwingen, damit er bei uns als Parasit leben und uns aussaugen kann. Die gesunde Lebensform unseres Volkes steht gegen die parasitäre Lebensform der Juden.

Wer kann in diesem Kampf noch von Mitleid, Nächstenliebe usw. reden? Wer glaubt daran einen Parasiten (z.B. Laus) bessern oder bekehren zu können? Wer glaubt, daß es zu einem Ausgleich mit dem Parasiten konnen kann? Wir haben nur die Wahl, uns vom Parasiten auffressen zu lassen oder ihn zu vernichten.

Der Jude muß vernichtet werden, wo wir ihn treffen!

Wir begehen damit kein Verbrechen gegen das Leben, sondern dienen seinem Gesetz des Kampfes, der immer gegen alles aufsteht, das dem gesunden Leben feind ist. So dient unser Kampf der Erhaltung des Lebens

Das deutsche Sieg – Der Sieg der Schöpfungsordnung.»

Bibliographie:


Notes.

1. Nous fournissons plusieurs exemples sur PHDN de telles comparaisons qui permettent à leurs auteurs nazis d’appeler explicitement à l’assassinat des Juifs. Hitler déclare dès 1919 que les Juifs sont des sangsues devant être exterminées. Hitler de nouveau le 3 juillet 1920 compare les Juifs à un parasite, une tuberculose, qu’il faut éliminer. En 1938, le journal des SS, désigne les Juifs comme un peuple de parasites qu’il faudra anéantir totalement. Le 14 mars 1941, le collaborateur français Jean Mamy, dans un appel hystérique à assassiner les Juifs, les compare à des poux, des épidémies, des parasites, des microbes. Le 16 octobre 1941, le Dr. Jost Walbaum, chef du Département de la Santé du Gouvernement (au sein du Gouvernement général — la partie occidendale de la Pologne occupée) de Hans Frank assimile les Juifs à des parasites dont il faut se débarrasser. Le 2 novembre 1941, Goebbels affirmait dans son journal que les Juifs étaient des poux de l’humanité qu’il fallait les exterminer. Le 21 décembre 1941, Alfred Rosenberg compare les Juifs à des parasites et des bacilles qu’il faut anéantir radicalement. Le 22 février 1942, Hitler confie à des proches que les Juifs sont un bacille à éliminer. Le 10 mai 1942, le directeur du Deutsche Arbeitsfront, Robert Ley déclare dans un discours que les Juifs sont des poux qu’il ne suffit pas de déplacer mais qu’il faut anéantir. Le 24 avril 1943, Himmler déclare à un parterre de SS, que les Juifs sont éliminés comme des poux. En mai 1943, Hitler assimile une fois encore les Juifs à des parasites qu’il faut exterminer. Le 4 octobre 1943, dans un célèbre discours à Posen, Himmler mentionnant explicitement qu’il fait exterminer les Juifs en les tuant, le justifie en expliquant qu’il extermine un bacille. L’historien Johann Chapoutot a produit un excellent article sur le discours sanitaire nazi et ses liens avec le génocide des Juifs, «Éradiquer le typhus: imaginaire médical et discours sanitaire nazi dans le gouvernement général de Pologne (1939-1944)», Revue Historique, no 669, janvier 2014, en ligne sur PHDN. Il est précédé par un article fondamental de Alexander Bein, «„Der jüdische Parasit". Bemerkungen zur Semantik der Judenfrage», Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte, vol. 13 no. 2, avril 1965. Une version en anglais de cet article existe: Alexander Bein, «The Jewish Parasite: Notes on the Semantics of the Jewish Problem, with special Reference to Germany», Leo Baeck Institute Yearbook, vol. 9 no. 1, 1964.

2.«Das schaffende und das parasitäre Prinzip», Deutschland ordnet Europa neu — Dieser Krieg ist ein weltanschaulicher Krieg — Sinn und Wesen nationalsozialistischer Feiergestaltung — Schulungsgrundlagen für die Reichsthemen der NSDAP für das Jahr 1941/42, Der Beauftragte des Führers für die Überwachung der gesamten geistigen und weltanschaulichen Schulung und Erziehung der NSDAP, Berlin : W. Limpert, 1942, p. 45-46. Cité par Walther Hofer, Der Nationalsozialismus Dokumente 1933-1945, Frankfurt am Main: Fischer Taschenbuch Verlag, 1982, p. 279-280. (1ère éd. 1957). Traduction française dans Walther Hofer, Le national-socialisme par les textes, traduit de l’allemand par G. et L. Marcou, Paris: Plon, 1962, p. 299.

3. Cité par David Bankier, «The Use of Antisemitism in Nazi Wartime Propaganda», dans Michael Berenbaum et Abraham J. Peck (éditeurs), The Holocaust and History. The Known, the Unknown, the Disputed and the Reexamined, Indiana University Press, 1998, p. 49. Hitler ajoutait: «Il importe peu que nous utilisions des armes humaines. Du moment qu’elles nous accordent la liberté, elle sont justes pour notre conscience et aux yeux de Dieu». On trouve assez facilement la version originale de ce discours. Le passage cité s’inscrit dans une dénonciation explicite des Juifs avec appels à la violence la plus sanglante. Voici ce passage: «Helfen kann nicht der jüdische Sowjetstern, sondern einzig und allein die Hakenkreuzfahne! Es gibt zweierlei Dinge, die Menschen zu vereinigen vermögen: gemeinsame Ideale, gemeinsame Gaunerei! Wir haben das große germanische Ideal auf unsere Fahne geschrieben jund werden um dasselbe bis zum letzten Blutstropfen zu kämpfen wissen!» («Aucune aide ne peut-être attendue de l’étoile soviétique juive, mais seulement du drapeau à croix gammée! Il y a deux choses qui peuvent unir les gens: les idéaux partagés, la criminalité partagée! Nous avons inscrit le grand idéal germanique sur notre drapeau et nous saurons nous battre pour lui jusqu’à la dernière goutte de sang!»), cité par Eberhard Jäckel et Axel Kuhn (éd.), Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905–1924, Stuttgart: Deutsche Verlags-Anstalt, 1980, p. 960. Le second passage cité est le suivant: «Mag diese Waffe human sein oder nicht! Schafft sie uns die Freiheit, sie ist recht vor unserem Gewissen und vor unserm Herrgott!» (ibid.). On trouve ces passages publiés dès 1923 sous la plume d’Hitler lui-même qui fait paraître une première autobiographie en utilisant un prête-nom, Adolf-Victor von Koerber, Adolf Hitler. Seine Leben und seine Reden, Munich: E. Boepple, 1923, p. 72. Le fait qu’Hitler a sélectionné lui-même de tels passages comme représentatif n’est pas anodin. Notons encore qu’ils sont rapidement relevés et traduits en langue anglaise puisqu’on les trouve traduits au plus tard en 1942 (Norman H. Baynes, The Speeches of Adolf Hitler, April 1922–August 1939, vol. I, London: Oxford University Press, 1942, p. 75).

4.Politische Aussprache. Führungsunterlagen Folge 3. Herausgeber: Nationalsozialistischer Führungsstab der Wehrmacht, [septembre 1944], p. 55-56, cité par Max Weinreich, Hitler et les professeurs: le rôle des universitaires allemands dans les crimes commis contre le peuple juif; traduit de l’anglais et de l’original yiddish par Isabelle Rozenbaumas, Paris: les Belles lettres, 2013, p. 301. Traduction légèrement revue par nos soins d’après l’original en allemand qui figure en fac-similé p. 356. Max Weinreich a fait paraître son travail en 1946 (Hitler's professors, the part of scholarship in Germany's crimes against the Jewish people, New York: Yivo, 1946 [2e édition, New Haven: Yale University Press, 1999]). Il avait réuni une documentation accablante sur l’implication d’intellectuels allemands dans l’élaboration de, et la collaboration à, l’idéologie nazie. Le caractère pionnier de cette documentation (bien connue d’Alexander Bein) a été reconnu tardivement.

5. Voir la citation complète et les références sur PHDN:
https://phdn.org/histgen/documents/nazisdoc.html#rosenberg-19411221.