1. Stephen Smith, Oufkir, un destin marocain, Calmann Lévy, 1999, p. 297 2. Stephen Smith, Oufkir, un destin marocain, Calmann Lévy, 1999, p. 316 3. Stephen Smith, Oufkir, un destin marocain, op. cit., p. 317 4. Stephen Smith, Oufkir, un destin marocain, op. cit., p. 318 5. Stephen Bruchfeld, «Suède», dans Extrémismes en Europe, CERA/éditions de l’Aube, 1997, p. 353-354 6. «Ahmed Rami», IDGR, Informatiensdienst gegen Rechtsextremismus, reproduit en annexe. 7. «Ahmed Rami», IDGR, Informatiensdienst gegen Rechtsextremismus, reproduit en annexe. 8. Sur Ahmed Huber, voir Pierre Péan, L’extrémiste. François Genoud, de Hitler à Carlos, Fayard/Le Livre de Poche, p. 205-208. Sur von Leers, voir ici 9. L’Europe en chemise brune, Reflex, 1992, p. 133 10. Michael Schmidt, Néo-nazis, la terrible enquête, J.C. Lattès, 1993, p. 387-388 11. Stieg Larsson, «the return of anti-semitism», Expo/Monitor, no. 3, 1998, repris dans Stieg Larsson, The Expo Files«, New York: MacLehose Press, 2014. On pourra aussi consulter Paul Eschenhagen, Antisemitismus als verbindendes Element zwischen Rechtsextremisten und radikalen Islamisten, GRIN Verlag, 2007. 12. Thomas Grumke & Bernd Wagner (éd.), Handbuch Rechtsradikalismus Personen - Organisationen - Netzwerke vom Neonazismus bis in die Mitte der Gesellschaft, Opladen: Leske + Budrich, 2002, p. 299. 13. Michael Schmidt, Néo-nazis, la terrible enquête, op. cit., p. 389 14. Sur Rami, voir Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Seuil, 1999, p. 581-583 15. «Ahmed Rami», IDGR, Informatiensdienst gegen Rechtsextremismus, reproduit en annexe. 16. «Sweden», dans Anti-Semitism Worldwide 1997/8, The Stephen Roth Institute. 17. Valérie Igounet, , Histoire du négationnisme en France, op. cit., p. 581 18. Robert Faurisson, écrits révisionnistes, édition privée hors commerce, 1999, tome III, p. 1374, 1376 19. Robert Faurisson, écrits révisionnistes, op. cit., p. 1460. Voir aussi Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, op. cit., p. 590. 20. Pour Faurisson, Rami «a repris le flambeau transmis par Ditlieb Felderer». Voir Valérie Igounet, op. cit., p. 580.

Les amis de Faurisson

Ahmed Rami


Les premières diffusions de textes de Faurisson sur Internet furent le fait d’Ahmed Rami, islamiste marocain réfugié en Suède, grand ami de Faurisson et l’un des pires antisémites aujourd’hui en activité.

Ahmed Rami, alors jeune officier de l’armée marocaine, a participé à l’été 1971 à un coup de force militaire qui échoua. En fait, au dernier moment, alors qu’il était à la tête d’un convoi volant «au secours d’une victoire qu’il croyait acquise», Rami retourne sa veste et se range au coté du général Oufkir, alors homme fort d’Hassan II1. Pendant un an Rami sera un proche d’Oufkir, qu’il «arabisa»2. Raouf Oufkir, le fils du général, rapporte que Rami était «un fou furieux, un jeune Kadhafi», dont l’idole était Nasser. C’était aussi un antisémite virulent: «Il mêle des convictions panarabes et une ardente foi musulmane à un antisémitisme viscéral3». Ahmed Rami disait d’Hitler qu’il «aurait du achever son œuvre» d’extermination des Juifs4. D’ailleurs, en 1997, Ahmed Rami a répété, lors d’une interview à un magazine musical néo-nazi, Nordland, que, concernant les Juifs, Hitler était «le seul leader européen à avoir compris de quoi il s’agit5». En 1972, le général Oufkir tente d’assassiner Hassan II. Il sera suicidé. Rami s’exile en Suède et prétend avoir participé à la tentative de coup d’état d’Oufkir, afin d’obtenir l’asile politique. Il est cru et a aujourd’hui la nationalité suédoise mais, en 1992, le très sérieux journal suédois Expressen a révélé que les informations données par Rami pour sa demande d’asile étaient mensongères. Rami a porté plainte contre Expressen mais a été débouté. L’Expressen a également révélé les liens étroits, principalement financiers entre Rami et l’Iran, et certaines ambassades arabes6.

Depuis son arrivée en Suède, Rami est très lié à l’islamiste pro-nazi suisse, Ahmed Huber7. Converti à l’Islam au début des années 1960, Ahmed Huber cotoie dans l’égypte nasserienne d’anciens nazis dont, principalement, l’ancien bras droit de Goebbels pour la propagande antisémite, Johann von Leers, lui aussi converti à l’Islam sous le nom d’Omar Amin von Leers8. En 1987, Ahmed Rami fonde Radio Islam avec David Janzon, membre du Sveriges Nationella Förbund, un vieux groupuscule nazi. Il y diffuse en continu de la propagande antisémite, néo-nazie et négationniste. Certaines des émissions de Rami reprennent mot pour mot des articles du journal ultra-antisémite du nazi Julius Streicher, der Stürmer9. Rami travaille avec les néo-nazis de tous horizons10 (on peut mentionner, outre les exemples déjà cités, Tommy Rydén, leader de Kreativistens Kyrka (qui passe sur Radio Islam) ou les membres du Riksfronten qui lui servent de gardes du corps en 199311 ou encore son amitié avec le nazi historique, et propagandiste négationniste, Otto Ersnt Remer12).

En 1990, Ahmed Rami est condamné à six mois de prison. L’organe d’un parti nazi international (le NSDAP-AO), The New Order, le présente alors comme un «white power prisonner», un martyr de la cause nationale-socialiste13. A sa sortie de prison, il se rend en Iran pour une «conférence internationale pour le soutien de la révolution palestinienne» où il s’exprime devant des centaines de journalistes arabes et iraniens14. Rami a d’ailleurs refait une tournée dans les pays arabes en 199915. Il se rend également aux conférences de l’IHR. En 1997, Rami accusait sur les ondes les Juifs et leurs descendants de la responsabilité de la mort de Jésus, et d’avoir incité Néron à tuer des Chrétiens16. En 1996, Rami inaugure son site web, Radio Islam. Antisémitisme fanatique, néo-nazisme, négationnisme, le programme est le même que celui de sa radio, ou de la revue du même nom créée en 1994. Rami héberge même un temps un site web catholique intégriste violemment antisémite, «holywar», ou le site du parti d’extrême droite russe ultra-nationaliste, le Pamyat, voire des pages de néo-nazis espagnols, etc.

Valérie Igounet écrit: «L’imbrication de la propagande négationniste et de la propagande fondamentaliste antisioniste est exemplaire. Les soubassements rhétoriques d’Ahmed Rami, nouvel héros de cette contestation, intègrent des thèses islamistes ultra-radicales imprégnées d’antisionisme et d’antisémitisme17». Le tout est d’une violence inouïe. On y trouve la panoplie complète de l’antisémite moderne: Protocoles des sages de Sion (en huit langues), le pamphlet antisémite d’Henry Ford, The International Jew, des extraits des délires antisémites de Luther, ceux du leader noir américain Farrakhan, mais aussi La Question juive de Karl Marx, et des listes de Juifs (dans la finance, dans les médias, dans la diplomatie), d’innombrables caricatures antisémites dignes des pires heures de l’antisémitisme nazi et des discours de Drumont, des dénonciations paranoïaques de la «domination juive mondiale», etc.

Rami publie sur son site, en 1997, la version électronique d’un tract, publié et co-signé avec La Vieille Taupe, du négationniste Pierre Guillaume, prenant la «défense» de Brigitte Bardot (poursuivie pour propos racistes par la justice française!), et dont la version originale appelait au meurtre de Mouloud Aounit, alors président du MRAP, en souhaitant qu’Allah lui réserve le même sort qu’aux moutons de l’Aid, c’est-à-dire l’égorgement…

Rami a invité plusieurs fois Faurisson en Suède. Ils sont devenus amis. Faurisson exprime «toute sa considération» à son «ami Ahmed Rami» de retour de son premier séjour, en mars 199218. Faurisson lui rend de nouveau hommage en décembre de la même année à la suite d’une deuxième visite19. Robert Faurisson voit en Ahmed Rami le digne continuateur de Ditlieb Felderer20, un antisémite et négationniste suédois spécialisé dans des dérives abjectes. S’il y a une certaine lucidité dans cette constatation on serait bien en peine de prendre cela pour un compliment… Faurisson n’a jamais eu le moindre commentaire sur la haine pathologique et la propagande ignoble de Rami. Au contraire, il n’a cessé de faire l’éloge de Rami depuis le début des années 1990…


Notes.

1. Stephen Smith, Oufkir, un destin marocain, Calmann Lévy, 1999, p. 297

2. Stephen Smith, op. cit., p. 316

3. Stephen Smith, op. cit., p. 317

4. Stephen Smith, op. cit., p. 318

5. Stephen Bruchfeld, «Suède», dans Extrémismes en Europe, CERA/éditions de l’Aube, 1997, p. 353-354

6.«Ahmed Rami», IDGR, Informatiensdienst gegen Rechtsextremismus, http://www.idgr.de/lexikon/bio/r/rami-a/rami.html (disparu), reproduit en annexe.

7.ibid.

8. Sur Ahmed Huber, voir Pierre Péan, L’extrémiste. François Genoud, de Hitler à Carlos, Fayard/Le Livre de Poche, p. 205-208. Sur von Leers, voir https://phdn.org/negation/rassinier/leers.html

9.L’Europe en chemise brune, Reflex, 1992, p. 133

10. Michael Schmidt, Néo-nazis, la terrible enquête, J.C. Lattès, 1993, p. 387-388

11. Stieg Larsson, «the return of anti-semitism», Expo/Monitor, no. 3, 1998, repris dans Stieg Larsson, The Expo Files«, New York: MacLehose Press, 2014. On pourra aussi consulter Paul Eschenhagen, Antisemitismus als verbindendes Element zwischen Rechtsextremisten und radikalen Islamisten, GRIN Verlag, 2007.

12. Thomas Grumke & Bernd Wagner (éd.), Handbuch Rechtsradikalismus Personen - Organisationen - Netzwerke vom Neonazismus bis in die Mitte der Gesellschaft, Opladen: Leske + Budrich, 2002, p. 299.

13. Michael Schmidt, op. cit., p. 389

14. Sur Rami, voir Valérie Igounet, Histoire du négationnisme en France, Seuil, 1999, p. 581-583

15.«Ahmed Rami», IDGR, Informatiensdienst gegen Rechtsextremismus, http://www.idgr.de/lexikon/bio/r/rami-a/rami.html (disparu), reproduit en annexe.

16.«Sweden», http://www.tau.ac.il:81/Anti-Semitism/asw97-8/sweden.html, dans Anti-Semitism Worldwide 1997/8, http://www.tau.ac.il:81/Anti-Semitism/asw97-8/sweden.html, The Stephen Roth Institute.

17. Valérie Igounet, op. cit., p. 581

18. Robert Faurisson, écrits révisionnistes, édition privée hors commerce, 1999, tome III, p. 1374, 1376

19.ibid., p. 1460. Voir aussi Valérie Igounet, op. cit., p. 590.

20. Pour Faurisson, Rami «a repris le flambeau transmis par Ditlieb Felderer». Voir Valérie Igounet, op. cit., p. 580. Sur Felderer, voir:
https://phdn.org/negation/faurisson/felderer.html


Annexe: la notice de Ahmed Rami dans IDGR

Plusieurs des informations présentées ici proviennent d’une notice biographiques sur Ahmed Rami issue du site allemand IDGR (Informationsdienst gegen Rechtsextremismus) de Margret Chatwin. Ce site a totalement disparu du net (et n’est pas non plus archivé sur archive.org). Aussi reproduisons-nous ci-après une version partielle de cette notice (anciennement à l’adresse http://www.idgr.de/lexikon/bio/r/rami-a/rami.html), que nous avions sauvegardée.

Rami, Ahmed
Geb. 1946 in Tafraout, Morokko. Wohnhaft in Stockholm

Der gebürtige Marokkaner Ahmed Rami lebt seit 1973 in Schweden. Nach seiner Einreise nach Schweden ersuchte er um politisches Asyl, da er angeblich 1972 als Leutnant an einem misslungenen Militärputsch gegen den marokkanischen König Hassan II. beteiligt gewesen war. Danach — so seine Angaben in dem Asylverfahren — habe er fliehen müssen und sei in Abwesenheit von einem marokkanischen Gericht zum Tode verurteilt worden. Rami wurde noch im gleichen Jahr politisches Asyl gewährt und er konnte die schwedische Staatsangehörigkeit erwerben.

1992 erschien ein Artikel in der angesehenen schwedischen Tageszeitung "Expressen", nach deren Recherchen die von Rami im Asylverfahren gemachten Angaben nicht den Tatsachen entsprachen. Demnach fanden sich keinerlei Belege für Ramis selbstgestrickte Legende. Gleichzeitig hatte "Expressen" Ramis finanzielle Sponsoren öffentlich gemacht, die neben dem Iran in mehreren arabischen Botschaften zu finden seien. Rami reichte daraufhin eine Klage gegen den Herausgeber ein, diese wurde jedoch im Mai 1993 vom Gericht in allen Punkten zurückgewiesen.

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