1. voir Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, Editions Complexe, 1989. Telford Taylor, Procureur à Nuremberg, Seuil, 1995, p. 481 2. Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 74 3. Telford Taylor, Procureur à Nuremberg, Seuil, 1995, p. 328 4. Annette Wieviorka, Le procès de Nuremberg, Editions Ouest-France, 1995, p. 87 5. Telford Taylor, op. cit., p. 483-484. 6. Annette Wieviorka, Le procès de Nuremberg, op. cit., p. 92 7. Alexandra Viatteau, «Comment a été traitée la question de Katyn à Nuremberg», p. 153, dans Annette Wieviorka, Les procès de Nuremberg et de Tokyo, Editions Complexe, 1996 8. Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 107 9. Voir la bibliographie citée par Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 194 10. Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 104-106 11. Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 111

Katyn

Une Introduction


Lors de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne et l'URSS en 1939, les Soviétiques capturent par traîtrise 15 000 officiers polonais. Par ordre de Staline, ils les assassineront presque tous dans les circonstances les plus atroces (exécutions de masse, noyades, etc.)1

Entre autre en avril 1940, 4500 d'entre eux furent exécutés par les Soviétiques et enterrés dans la forêt polonaise de Katyn2. En 1943, les Allemands découvrent le charnier, mettent sur pied une commission d'enquête internationale, qui conclue à la culpabilité soviétique. Les Allemands font alors de ce massacre une arme de propagande pour affaiblir la coallition alliée (dont faisait partie le gouvernement polonais en exil à Londres).

Remarquons, en passant, que l'exploitation maximale que firent les nazis de ce massacre à des fins de propagande, l'instrumentalisation de ce drame, n'enlève rien à la culpabilité soviétique, quand bien même elle a été mise au jour par les nazis. L'instrumentalisation d'un drame n'a jamais été la preuve qu'il ne s'était pas déroulé...

En 1943, les Soviétiques occupent de nouveau les lieux du massacre, montent leur propre commission d'enquête bidon et concluent à la culpabilité allemande! A Nuremberg, contre l'avis des autres alliés qui connaissaient la vérité, ils font pression pour mettre Katyn dans l'acte d'accusation contre les Nazis3. C'est certainement un scandale qu'ils y soient parvenus4.

Cependant, les Allemands inculpés, purent se défendre de ce crime, malgré les Soviétiques qui voulaient les en empêcher, mais grâce aux autres alliés qui soutinrent la demande allemande de produire témoins et dossier à décharge5, et ils le firent si bien que «Katyn disparaît simplement du jugement, ce qui constitue en quelque sorte l'aveu tacite de la culpabilité soviétique.»6 et:

«Le jugement de Nuremberg est, de fait. un verdict dans l'affaire de Katyn: il y avait deux meurtriers présumés responsables du crime; à la fin du Procès, accablant sur les autres points, on dut abandonner les charges contre un suspect, bien qu'il fût au moment du jugement en position de faiblesse face à l'autre qui faisait partie des juges et des vainqueurs. On s'abstint d'accuser l'autre suspect, devenu allié en juin 1941, mais en procédant par cette simple élimination, le coupable était logiquement désigné... puisque l'Armée Polonaise n'avait pas commis de suicide collectif cela au moins était sûr , et qu'elle n'était pas "partie en Mandchourie", comme l'avait prétendu Staline en 1941, avant la découverte du charnier.»7

En fait, ce fut «camouflet international énorme»8 pour l'URSS.

Partant de là, les Soviétiques ont mené leur propagande officielle qui consistait à continuer à mettre Katyn sur le dos des Allemands, malgré le camouflet de Nuremberg. Mais les historiens, eux on fait leur travail. Dès 1945, paraît une abondante littérature qui dévoile la vérité sur Katyn9. Rappelons également qu'une commission américaine de 1952 conclut à la culpabilité soviétique10.

Il faut donc s'abstenir de confondre la thèse soutenue par les gouvernements du bloc de l'Est pour «protéger» l'honneur soviétique, et la réelle connaissance des faits qu'en avaient les historiens. Hors des milieux pro-soviétiques ou communistes, l'on a pas prétendu que les Nazis étaient responsables de Katyn. On peut, malgré tout, faire quelques réserves concernant des présentations erronées qu'on continuées à proposer des journalistes et autres non spécialistes11

Les autorités russes ont finalement admis ce que les historiens et les états savaient déjà depuis longtemps, et qui était publié dès 1946. On évitera particulièrement de confondre la propagande de l'état soviétique avec l'état des connaissances universitaires depuis plus de cinquante ans.


Notes.

  1. voir Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, Editions Complexe, 1989. Telford Taylor, Procureur à Nuremberg, Seuil, 1995, p. 481

  2. Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 74

  3. Telford Taylor, Procureur à Nuremberg, Seuil, 1995, p. 328

  4. Annette Wieviorka, Le procès de Nuremberg, Editions Ouest-France, 1995, p. 87

  5. Telford Taylor, op. cit., p. 483-484.

  6. Annette Wieviorka, Le procès de Nuremberg, op. cit., p. 92

  7. Alexandra Viatteau, «Comment a été traitée la question de Katyn à Nuremberg», p. 153, dans Annette Wieviorka, Les procès de Nuremberg et de Tokyo, Editions Complexe, 1996

  8. Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 107

  9. Voir la bibliographie citée par Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 194

  10. Alexandra Viatteau, Katyn, l'armée polonaise assassinée, op. cit., p. 104-106

  11. ibid., p. 111

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